En finir avec le chômage...

Publié le par NPA 06 Ouest

 

 

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Sous couvert de lutte contre le chômage, le gouvernement prépare de nouvelles attaques contre les droits des salariéEs et le temps de travail.

Xavier Bertrand, le ministre du Travail, en a officiellement « pris acte » : le chômage poursuit sa montée en flèche – 1 000 chômeurs de plus par jour ! Officiellement, on compterait donc 2, 85 millions de chômeurs en catégorie A en novembre, ce qui fait un taux de chômage de 9, 3 % – un record depuis 1999 !

 

Ces chiffres étaient prévisibles : 10 000 postes avaient été détruits au troisième trimestre 2011, mettant fin à dix-huit mois de création d’emplois.

 

La course à la compétitivité conduit à transférer directement ou indirectement de nombreux postes de travail vers des pays où les salariéEs disposent de moins d’acquis sociaux, où le prix du travail est moins élevé. Mais surtout, il y a la crise de l’euro, la dette et la politique de rigueur drastique menée par les divers gouvernements de la zone euro.

Cette politique commence à montrer ses effets : perte de pouvoir d’achat, donc anticipation de contraction de l’activité de la part des capitalistes, qui compriment l’emploi, en commençant par ce qui est le plus facile pour eux – l’intérim, dont le marché s’est contracté de plus de 3 % cette année. Au final, de proche en proche, toute la production tend à se gripper. On parle de 280 000 suppressions de postes pour 2012, ce qui ferait encore bondir le taux de chômage, bien au-dessus de 10 %...

 

Le gouvernement et le patronat responsables de cette explosion du chômage avancent des « réponses » qui, en réalité, sous prétexte de défendre l’emploi, sont une nouvelle offensive contre le code du travail et le mode de fixation des rémunérations.

 

Lors de son discours de Toulon, début décembre 2011, Sarkozy avait annoncé un sommet social, cette fois « pour l’emploi ». Afin de le « préparer », le gouvernement divulgue ses plans au fur et à mesure qu’on approche de ce sommet, prévu pour le 18 janvier. Il est désormais clair que le gouvernement compte utiliser la présence des « partenaires sociaux » pour faire avancer un de ses sujets favoris : la flexibilité du temps de travail.

 

Pour Sarkozy, il faut « avoir le courage d’affronter les grandes questions et de lever les tabous sur les freins à la compétitivité française », en clair rattraper l’Allemagne, pays « où les réformes nécessaires ont été faites ». En fait, en Allemagne, les travailleurEs sont soumiSEs à une austérité sans équivalent depuis quinze ans. Plus de 6, 5 millions de personnes, près de 20 % des travailleurEs, y touchent actuellement moins de 10 euros brut de l’heure...

 

L’autre grande idée concerne les pactes « compétitivité-emploi » de Xavier Bertrand, en clair des accords d’entreprise sur les salaires et le temps de travail « à l’allemande ». Pour permettre aux patrons d’exercer un chantage à l’emploi en toute légalité, on autoriserait des accords d’entreprise permettant une flexibilité accrue (donc le développement du chômage partiel) en contrepartie de pseudo-garanties sur l’emploi.

 
En contrepoint de cet enjeu central, le patronat joue évidemment sa propre partition. Ainsi la CGPME revendique l’allongement « temporaire » de la durée des CDD de 18 à 30 mois...

 

Tout ce qui va dans le sens du développement du travail à temps partiel contraint sera aussi à l’ordre du jour – « Je crois à l’activité partielle », disait récemment Sarkozy. Concrètement, la simplification du recours au chômage partiel serait à l’étude, ainsi que le versement d’une allocation complémentaire aux salariéEs concernéEs ce qui permettrait à certains syndicats d’endosser la mesure. Là encore : tout bénéfice pour les patrons qui verraient une partie de leurs charges transférée à la collectivité... La « piste » d’un CDI d’intérimaire va dans le même sens...

 

Le gouvernement dévoilera aussi lors du sommet son projet de « TVA sociale », défendre l’emploi par la compétitivité en baissant les salaires réels en transférant aux salariéEs (via une hausse de la TVA) le coût de la protection sociale, actuellement financée par les employeurs. Une scandaleuse escroquerie.

 
Les plus provocatrices de ces propositions n’aboutiront peut-être pas avant les prochaines échéances électorales. Mais il s’agit de préparer les débats de la campagne pour une mise en œuvre ultérieure.


Il reviendra donc au NPA et à son candidat Philippe Poutou, forts de l’expérience de la bataille des travailleurs de Ford, de dire tout haut ce que pensent tant de travailleurEs, de militantEs.

 

On ne peut accepter la moindre remise en cause de nos acquis, alors que la masse des salariéEs se serre la ceinture depuis tant d’années. Nous restons les défenseurEs acharnEés d’un CDI pour toutes et tous, basé sur un salaire mensuel et une durée du travail hebdomadaire fixe. Il faut garantir à toutes et tous un emploi par l’interdiction des licenciements, « boursiers » ou pas, et répartir le travail existant entre toutes et tous en diminuant le temps de travail. Mais pour cela, encore faut-il ne pas craindre de s’en prendre au système de l’économie de profit. Toute la question est là !

 

Pascal Morsu.

Publié dans Social - société...

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