Tribunes des quatre positions (06 janvier)...

Position 1

 

 

Ne rien lâcher... du projet de départ du NPA
 

Le mouvement social de l’automne a subi une défaite sur la législation des retraites. Mais il a su gagner la bataille des idées. Les politiques des riches et de leurs gouvernement se font plus âpres pour faire payer la crise aux classes populaires. Mais des millions de victimes de ces politiques y résistent avec lucidité. C’est un point d’appui pour poursuivre la résistance la plus large possible. C’est aussi l’enjeu de l’expression d’une orientation politique claire. Alors que les mobilisations montent en Europe ainsi que les enjeux face à la profondeur de la crise, il faut rassembler celles et ceux qui refusent de se résigner face aux politiques d’austérité menées par la droite comme par la gauche, celles et ceux qui veulent une rupture anticapitaliste et écosocialiste d’Athènes à Tunis, de Lisbonne à Paris.
C’est cette orientation que porte la position 1, combinant luttes sociales radicales, vitalité unitaire et constance dans l’exigence d’indépendance vis-à-vis de la gauche libérale. Le chemin est long et difficile qui nous sépare de victoires décisives pour notre camp social. C’est ce que sous-estiment les camarades de la P2 et de la P3 qui, chacun à leur manière, nous proposent des raccourcis.

Les camarades de la P2 fustigent le bilan qualifié d’électoraliste de la majorité sortante, oubliant au passage de voir que le NPA tout entier a réussi son baptême du feu cet automne. Ils revendiquent une « pureté », comme si être plus durs vis-à-vis du reste de la gauche politique, syndicale et associative pouvait effacer les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. La conséquence de cette option isolationniste serait de nous mettre en grande difficulté. Les camarades de la P2 du Conseil politique national (CPN) sortant ont, par exemple, mené bataille contre la signature de l’appel Copernic, ce qui nous aurait mis en situation d’extériorité par rapport à la tournée de meetings qui en a résulté. Est-ce bien raisonnable ?

Les camarades de la P3 insistent quant à eux sur le déficit de bataille unitaire vis-à-vis du partenaire pressenti, le Front de gauche. Quitte à peindre en rouge le programme et la stratégie du PCF/PG. Les camarades connaissent pourtant les divergences qui se sont exprimées durant le mouvement social. Et il serait audacieux de prétendre que le Front de gauche aurait rompu avec le PS et les politiques sociales-libérales. Contrairement à ce qu’ils avaient parfois annoncé pendant la campagne des régionales, les élus PCF/PG/GU ne votent-ils pas les budgets socio-libéraux des régions dirigées par des formes d’union de la gauche ?
Les raccourcis proposés par P2 et P3 sont en réalité des impasses. Sans sectarisme, sans opportunisme, affirmons avec la P1 la volonté de ne rien lâcher... du projet de départ du NPA.
 

Position 2

 

Face à la crise, un parti pour le renversement du capitalisme
 

C’est désormais de plus en plus une hypothèse dont il faut tirer toutes les conséquences : le pire de la crise est encore devant nous. Après la Grèce et l’Irlande, la crise de la dette pourrait toucher le Portugal, l’Espagne, l’Italie... au point de remettre en cause l’euro et l’Union européenne. Les politiques de rigueur se succèdent et s’aggravent à l’échelle du continent pouvant faire de l’année qui vient une année dramatique pour le monde du travail.
En même temps, nous commençons à percevoir les premières réactions. Les mobilisations populaires se multiplient à cette échelle. En France même, la classe ouvrière en revenant sur le devant de la scène a donné à la période une tonalité anticapitaliste. Car au-delà de la question des retraites, c’est le refus de payer la crise qui s’est exprimé. Au travers de la mobilisation lycéenne, c’est la question de l’avenir de toute une génération qui s’est imposée. La lutte sur les retraites n’est pas forcément terminée dans le sens où elle peut rebondir de bien des façons, sur bien des terrains, et constituer une étape dans un mouvement général et de plus longue durée de reconstruction d’une conscience politique ouvrière.

C’est en tout cas dans cette perspective que nous devons inscrire le choix du NPA. Il est possible de surmonter la crise que nous avons connue, notamment à l’occasion des régionales, liée au fait que bien des illusions demeurent sur les possibilités qu’offrent les élections. Les deux années que nous venons de vivre depuis la fondation du NPA ont suscité inquiétudes et interrogations sur les orientations et le fonctionnement passés comme sur la suite à donner. Pour les surmonter, aller de l’avant, collectivement, il faut continuer à discuter de tout, du bilan et de nos orientations, y compris dans les luttes.

C’est pourquoi le parti doit chercher à approfondir et préciser davantage la politique qui a été la sienne au moment de sa fondation, une politique pour le renversement du capitalisme, en rupture avec les institutions, indépendante du PS et de ses alliés et, surtout, qui s’adresse directement aux travailleurs, s’appuie sur les besoins, les aspirations et la conscience de cette base qui cherche à résister aux attaques en même temps qu’elle cherche les voies de son émancipation.

Plus que jamais, la construction d’un parti anticapitaliste, révolutionnaire, est une nécessité dans la période actuelle.
 

Position 3

 

Que de vœux pour 2011 !
Tout d’abord, nous ne voulons pas supporter une cinquième année de règne du monarque qui nous nargue. Kärcher 1er et ses affidés, Marine Hortefeux et ses hordes de haine, dehors tous et sans attendre. Autant de ripostes que de coups bas qui attisent la colère… Après le vol de deux années de retraite avec effraction dans nos vies, le rapt annoncé de la Sécurité sociale pour briser encore plus les solidarités ! 2011 doit sonner la défaite d’un pouvoir politique imbriqué jusqu’à l’indécence avec celui de la finance. Pour les mettre hors d’état de nuire, nous savons – et cet automne est venu nous le rappeler – qu’il faut un rapport de forces qui suppose tout à la fois radicalité et unité du mouvement social…

Notre second vœu tient donc à l’espoir suscité par L’Appel de Montreuil lancé le 13 février à l’issue du congrès du NPA. Le message affirme clairement que face à l’urgence sociale, politique, écologique, le NPA n’entend pas cultiver son isolement, qu’il appelle au contraire à un rassemblement de toutes les forces sociales, politiques, associatives, de tous les militantEs qui rejettent l’affirmation que le système capitaliste serait indépassable et ont la volonté de transformer la société. Le contenu de cette rupture avec le capitalisme peut rester en débat si l’on s’accorde sur des mesures d’urgence qui contestent radicalement l’alternance social-libérale que propose le PS… Pour concrétiser cette alternative à l’alternance, il faut prolonger le combat mené à l’automne pour maintenir la retraite à 60 ans à taux plein qui a suscité tant de solidarités interprofessionnelles dans un tel rassemblement, un front social et politique pour les luttes et les élections. Pour l’élection présidentielle, L’Appel de Montreuil propose donc une candidature unitaire reconnue par le mouvement social et susceptible de rassembler au-delà des intérêts partisans.
Le troisième vœu a trait au NPA. Construire une nouvelle culture politique représente un défi difficile, surtout si l’on ne se confronte pas à des cultures politiques différentes, « l’ouverture » étant cantonnée à de petits groupes venant de l’extrême gauche trotskiste. L’ouverture du NPA à d’autres traditions, au mouvement social, syndical, associatif doit compenser cette difficulté. Nous avons besoin de nouvelles confrontations pour construire un parti qui lutte contre toutes les formes d’oppression qui se croisent dans la société et se réfractent dans l’organisation, pour inventer un collectif où chacun puisse revendiquer le commun comme lui appartenant en propre en même temps qu’à tout le monde.

Que l’année 2011 soit celle de cette remise sur pied du projet d’un parti large, ouvert, pluraliste et unitaire !

Position 4

 

Un parti révolutionnaire pour les travailleurs qui luttent

Les événements de l’automne ont changé la donne. Certes le gouvernement a pu imposer sa réforme avec la collaboration des directions syndicales qui ont bloqué la montée vers la grève générale. Cependant le fait nouveau est le réveil de la conscience de classe, mettant à l’ordre du jour la reconstruction du mouvement ouvrier au moment où la crise du capitalisme rend inévitable la radicalisation de la lutte des classes.

Mais notre parti est arrivé mal préparé à cet affrontement. Selon nous, les ambiguïtés des principes fondateurs, proposant la construction d’un parti sans claire délimitation de classe et refusant de trancher entre réforme et révolution, est à l’origine de notre faible implantation dans les grands bastions ouvriers comme du suivisme constant de la direction sortante à l’égard des réformistes.

Le NPA doit opérer un virage radical. Nous ne sommes pas pour construire un parti électoraliste, mais un parti prolétarien et révolutionnaire forgé dans la lutte de classes, intégrant les éléments les plus radicaux de la nouvelle génération ouvrière qui est en train de surgir.

Au projet de « révolution par les urnes » de Mélenchon, nous devons opposer une stratégie pour gagner, celle de la mobilisation révolutionnaire des travailleurs et de la constitution de leur propre gouvernement qui expropriera les capitalistes, détruira l’État bourgeois et construira la société socialiste en planifiant démocratiquement l’économie.
Aux trahisons et aux journées d’action sans perspective des directions syndicales, on oppose une politique de front unique ouvrier qui aide la classe à faire son expérience avec celles-ci, en mettant toutes nos forces dans les luttes pour développer l’auto-organisation (comités de grève, Interpro), la convergence des luttes et la grève générale. Nous nous battons en même temps dans les syndicats, pour un courant intersyndical de classe.

À la crise capitaliste, on oppose un programme de transition héritier de celui de la ive Internationale, liant les revendications immédiates à l’objectif du pouvoir des travailleurs.

C’est seulement ainsi que le NPA pourra attirer les éléments les plus combatifs de cet automne et se constituer en alternative ouvrière et révolutionnaire aux directions syndicales et partis réformistes. Il aidera alors la classe ouvrière à rompre avec la spirale des défaites et à avancer vers son émancipation.

http://collectiftrnpa.wordpress.com
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