Fumel : en lutte pour l'emploi...

Publié le par NPA 06 Ouest

Fumel-D − Parquets Marty (47) : pas un seul licenciement !

Samedi 4 avril, le matin, un millier de manifestants se sont retrouvés à Fumel (Lot-et-Garonne), devant « l’usine », Fumel-D.


C’est le Comité pour l’Emploi dans le Fumélois qui avait pris cette initiative relayé par diverses organisations syndicales et politiques au niveau départemental. Malgré ce relais, si nombre de militants syndicaux et politiques avaient fait le déplacement à Fumel, le gros des manifestants venait des deux usines menacées, Fumel-D et les Parquets Marty, et de la population des environs.


La façon dont les choses se sont passées à Marty est assez significative de ce qui se passe un peu partout où l’on voit les organisations syndicales d’entreprises isolées les unes des autres se contenter de négocier les conditions de licenciements, ces derniers apparaissant ainsi comme une fatalité contre laquelle on ne peut rien. En juillet dernier, ce sont les représentants CFDT et CGT qui se sont chargés de « vendre » 200 suppressions de postes (170 licenciements et 30 démissions) auprès des travailleurs de l’usine pour « sauver » les 300 emplois restants. Le 30 mars dernier, le tribunal de Commerce d’Agen entérinait 99 nouveaux licenciements. Pendant toute la semaine précédente, les mêmes représentants syndicaux n’avaient pas ménagé leur peine pour convaincre que ces licenciements permettraient de « sauver » les … 200 emplois restants… sauf que, cette fois, personne ne les a crus. Ils ont été désavoués, un nouveau représentant CGT a été élu en assemblée générale devant le tribunal de Commerce (qui, bien entendu, l’a récusé, n’acceptant que la présence des représentants désavoués…).

L’été dernier, à défaut de pouvoir combattre de l’intérieur de l’usine cette acceptation des licenciements, les comités NPA du département s’étaient résolus à le faire par tract à la porte : « Se battre pour obtenir 0 licenciement à Marty nécessitera une lutte peut-être dure, peut-être longue, mais elle est possible et les travailleurs peuvent la gagner ! » écrivait ce tract. L’idée a fait son chemin et, aujourd’hui, c’est ensemble que les travailleurs de Fumel-D et de Marty mettent en avant : « zéro licenciement ».


Face aux licenciements dans une entreprise, une des difficultés est que les travailleurs se retrouvent isolés face à un patron qui leur dit ne plus avoir de travail pour eux… Dans le meilleur des cas, ils se retrouvent à se battre contre leur propre licenciement, le plus souvent ils n’y croient même pas et c’est cela que traduit la politique syndicale d’« accompagnement » des licenciements. C’est en cela que la remise en cause par les travailleurs de Marty de la politique de leurs précédents représentants syndicaux et la jonction avec ceux de Fumel –D tranchent avec ce qui se passe en ce moment ailleurs. Un des premiers objectifs que pourraient se donner les travailleurs touchés est donc d’unir leurs forces pour briser l’isolement.


C’est tout l’intérêt de la démarche initiée dans le Fumélois : les travailleurs de deux entreprises voisines commencent à coordonner leur action et en appellent à tous les travailleurs du département. La question d’une jonction avec les travailleurs des entreprises touchées dans la région (dans la Chimie à Pau, dans l’Automobile avec Ford dans la banlieue de Bordeaux, etc.) n’a été qu’abordée, mais elle commence à être dans les esprits. Cela devrait bien entendu être le travail des confédérations syndicales d’organiser tout cela, mais nombreux sont ceux qui sont conscients qu’elles ont rallié les mouvements en cours parce qu’ils étaient lancés et ne sont pour rien dans leur lancement.


Réussir une mobilisation départementale, peut-être régionale, pourquoi pas nationale si ce mouvement agrège des travailleurs de plus en plus nombreux et fait tâche d’huile : la question deviendrait alors clairement politique et de la lutte de certains contre leurs licenciements, on pourrait alors passer à la lutte de tous pour l’interdiction des licenciements.


Enfin, il faut voir que le Collectif pour l’Emploi du Fumélois est né de la mobilisation des travailleurs de deux usines et a rallié autour de lui de nombreuses organisations syndicales et politiques. Situation qui est à l’inverse de ce qui pourrait se mettre en place par en haut et à froid, à l’initiative de bureaucrates syndicaux ou politiques soucieux de ne pas « être débordés ».


Pour l’heure, les travailleurs de Fumel se préparent à faire face à un plan de reprise qui sera annoncé le 9 avril mais dont aucune mouture ne leur convient. Ils ont dores et déjà fait connaître que leur réponse au moindre licenciement sera la grève avec occupation de l’usine. Le 9, eux et ceux de Marty seront à Agen et ça se remarquera.


Les élus locaux, mis sous pression, sont, selon leurs dires, accrochés au téléphone pour convaincre Renault-Trucks de maintenir ses commandes pour éviter la fermeture de la Fonderie. C’est très bien qu’ils s’agitent mais les revendications des travailleurs sont, en tout cas, claires : Zéro licenciement ! Partage du travail entre tous et maintien intégral du salaire !


Le reste, pour l’instant en tout cas, est leur affaire mais les travailleurs les ont à l’œil.

Publié dans Social - société...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article