Actionnaires choyés, salariés virés…

Publié le par NPA 06 Ouest

L'affaire de la Société générale et la publication des dividendes versés aux actionnaires du CAC40, au moment où sont annoncés plus de 63000 chômeurs en mars, illustrent la politique des classes dirigeantes: faire payer la crise dont elles sont responsables à la population.

  

Le nombre de chômeurs a augmenté, en mars, de 63400, après 79900 en février et 90200 en janvier. Ce sont près de 2,5 millions de personnes qui sont désormais comptabilisées officiellement dans la catégorie A sans que soient encore pris en compte dans ces statistiques les plans de licenciements qui ont été annoncés en rafales ces dernières semaines (Sony, Caterpillar, Molex, Altis, Continental, Fulmen-Exide)… Ce sont des milliers de vies qui sont brisées, des régions entières dévastées.

Mais voilà qu'au moment où ces chiffres qui expriment la catastrophe sociale sont publiés, éclate une nouvelle affaire à la Société générale, révélée par le journal Libération. La banque accuserait des pertes de 5 à 10 milliards d'euros, résultat de spéculations hasardeuses.


La Société générale avait été la première banque française à annoncer des pertes colossales en janvier 2008, de l’ordre de 7 milliards d’euros, dont elle avait fait porter le chapeau à l'un de ses traders, Jérôme Kiervel, accusé d’avoir perdu près de 5 milliards. Puis, alors que les banques avaient commencé à révéler leurs pertes dans la crise des subprimes, à l’automne 2008, son PDG, Daniel Bouton, avait fait scandale en réalisant une plus-value de 1,3 million d’euros grâce à ses stock-options. Sarkozy, dans une de ses envolées hypocrites contre les bonus des patrons, n’avait pas manqué de le montrer du doigt. Mais ces frasques financières n’ont pas empêché l’Etat de verser récemment à la banque 1,7 milliard d’euros d’aides.


Deux jours après les révélations de Libération, Daniel Bouton démissionnait. Il a eu le culot de se poser en victime, mais n’a pas manqué de s’assurer une retraite à vie de 730000 euros par an, 58% de sa rémunération de 2007 (1,25 million d’euros). Au gouvernement, personne n’y a trouvé à redire. Et pour cause, Sarkozy et ses ministres sont entièrement dévoués aux intérêts de ce monde des patrons qui s’octroient des salaires mirobolants, de cette minorité privilégiée qui décide du sort de millions d’hommes et de femmes.


Cette même semaine, on connaissait le montant des dividendes versés pour l’année 2008 aux actionnaires des grosses entreprises cotées à la Bourse de Paris : 35,5 milliards d’euros, un tout petit moins que ceux versés en 2007 (37,8 milliards), alors qu’on ne parlait pas encore en France de la crise financière et économique. En 2008, les bénéfices du CAC 40 ont baissé par rapport à ceux de l’année précédente (58,41 milliards d’euros contre près de 100 milliards en 2007), mais la proportion de ces profits versée aux actionnaires a augmenté, passant de 44% à environ 60%.


Ces quelques faits illustrent la politique des classes dirigeantes. Leur seule préoccupation est de faire payer une crise dont elles sont entièrement responsables aux couches populaires, à tous ceux qui ne peuvent vivre que de leur travail. Cela devient l’évidence pour une majorité.


Il n’y a pas d’autre issue que se préparer à contester frontalement cette politique destructrice, autour d’un plan d’urgence qui réponde aux besoins de la population - l’interdiction des licenciements, le partage du travail existant entre tous, sans perte de salaire, la garantie d’un revenu décent, au minimum 1500 euros net. 

Publié dans Social - société...

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