Bienvenue en Palestine, récit de deux varois arrêtés en Israël...

Publié le par NPA 06 Ouest

Deux Varois ont participé à l’initiative « Bienvenue en Palestine ».

 

Une opération a dessein culturel qui s’est terminée en prison.

Ils racontent leur voyage cauchemardesque.
Quand un séjour pacifique finit à l’ombre


« On s’est inscrit à une mission internationale organisée par une quinzaine d’associations culturelles palestiniennes, qui oeuvrent pour la paix sur le territoire. »

Marie-Thérèse Gory raconte la genèse de son voyage vers l’Etat d’Israël. Car sans franchement tuer le suspense, elle ne verra pas la Cisjordanie, la destination annoncée de la mission.

Cette Varoise (elle habite Evenos) n’était pas la seule représentante du département, puisqu’elle était accompagnée de Tawfiq Ayad, qui lui vit à Draguignan.

Ces deux-là, accompagnés des autres participants venus d’un peu partout sur la planète, ont vécu un véritable cauchemar.
« Participer à ce voyage, cela correspondait à un vieux rêve », confient-ils. « Nous nous
sommes rencontrés à Marseille, pour une réunion de préparation au voyage, continue Marie-
Thérèse. On était plutôt confiant quant à notre arrivée à destination, tous les papiers étaient en
règle, et nous étions tout de même 600 participants. » En effet, de Belgique, Angleterre,
Australie, Espagne etc., l’imposant nombre de militants pouvait susciter l’optimisme. Mais
avant le départ, les choses se corsent...

 


Mise en lumière d’un blocus officieux.
« Plusieurs participants ont été contactés au téléphone, pour les dissuader de faire ce
voyage. A Paris, à l’aéroport, même si 150 se sont présentés à la porte d’embarquement, très
peu ont eu l’autorisation de monter dans l’avion. » De leur côté, à Marseille, tout se passe bien.
Après une étape à Rome, les 8 participants du vol atterrissent à Tel Aviv. Et là commencent les ennuis.
« Nous devions être honnêtes auprès des autorités sur nos intentions. » En effet, s’il y avait
un problème à ce que des personnes désirent se rendre en Cisjordanie, cela mettrait en
évidence un blocus supplémentaire, officieux. Et ça n’a pas loupé. « Honnêtement, je pensais
qu’ils allaient nous laisser passer : on était nombreux. » Car tous les avions arrivaient le même
jour, le 8 juillet.
« Nous étions en tout environ 200. Et dès notre arrivée, nous avons été placés dans une
salle pour subir un interrogatoire avec la police. Pendant 2 heures, nous sommes restés dans
cette salle. » Déjà pas franchement rassurés, les militants pour la paix ont alors subi un
véritable assaut de l’armée : « Ils ont chargé, en tapant sur tout ce qui se trouvait devant eux,
décrit Tawfiq. Pour la seule raison que nous ne voulions pas être séparés. » « On a eu très
peur : je me suis souvenu de l’histoire du bateau turc… » L’an dernier, une flottille humanitaire
avait été détruite par l’armée israélienne, tuant au passage ses 9 membres d’équipage.
10 heures avant d’arriver en cellule.
Finalement, les prisonniers sont emmenés dans des camions, sur le parking. Non sans que
plusieurs militaires ne terrorisent deux jeunes femmes, en « jouant » autour d’elles. « Elles
étaient paniquées, l’une d’elles a fait une crise de nerfs. » L’épisode du parking durera
3 heures. Pour qu’enfin les moteurs démarrent. Destination : la prison.
« On nous a pris nos affaires, sacs, portables, argent… » Puis, interrogatoire
supplémentaire, pour qu’au final, « à 2h30 du matin », les participants soient enfin conduits en
cellule, pour dormir. De Marseille, ils étaient arrivés à 16h00… S’ensuivent 4 à 5 jours de
détention, avec sortie de 30 minutes par jour, et visite du consul (« très agressive ») et
d’avocats.
Finalement libérés, les deux Varois sont revenus en France. « Mais dès que je peux, j’y
retourne », lance Tawfiq. « On voulait avoir un aperçu de la condition de vie des Palestiniens.
Sans suivre le programme, nous l’avons eu. »

 

La Marseillaise, samedi 16 juillet 2011
ROMAIN ALCARAZ .

Publié dans International...

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