Entamer le débat sur l’impérialisme en France...

Publié le par NPA 06 Ouest

Etat, géopolitique et capitalisme :
entamer le débat sur l’impérialisme en France...
(par Christakis Georgiou, www.contretemps.eu)


A propos d’Alex Callinicos,
Imperialism and Global Political Economy,
Polity : Cambridge, 295 p.


Le débat sur l’impérialisme aujourd’hui !


Depuis une dizaine d’années désormais, il y a un regain d’intérêt de la part des intellectuels marxistes pour l’étude de l’impérialisme. Cela résulte en partie du fait que la principale puissance militaire dans le monde – les Etats-Unis – a de plus en plus fréquemment recours à la guerre comme stratégie impériale. La politique de la « guerre sans limites » poursuivie par l’administration Bush mais aussi le développement d’un gigantesque mouvement anti-guerre à l’échelle internationale ont beaucoup contribué à ranimer les débats entre marxistes sur l’impérialisme.

 

 

Malheureusement pour le marxisme français, ce regain d’intérêt concerne pour le moment essentiellement le monde anglophone, bien qu’il y ait des exceptions notables comme le livre de Claude Serfati Impérialisme et Militarisme: Actualité du XXIème Siècle, paru déjà en 2004[1] et celui de Gilbert Achcar, Le Choc des Barbaries: Terrorismes et Désordre Mondial, paru également en 2002[2]. De plus, la plupart des travaux effectués par les marxistes anglophones ne sont pas traduits en français, ce qui limite leur diffusion chez les intellectuels et plus largement les militants marxistes et anticapitalistes français.


Cette faiblesse de la production intellectuelle marxiste sur l’impérialisme en France reflète probablement la relative faiblesse du mouvement contre la guerre en France. Malgré quelques importantes manifestations à certains moments clés – comme le 15 février 2003 ou le jour de l’invasion de l’Iraq – ce mouvement ne s’est jamais profondément enraciné dans le paysage politique français du début du XXIème siècle, ni n'a réussi à se cristalliser dans des organisations ou coalitions permanentes. C’est en partie le résultat du fait que la France s’était opposée à la guerre en Irak en 2003 et par conséquent n’y a pas envoyé de troupes. Mais c’est aussi le résultat d’une mésestimation de la part de la gauche française – y compris révolutionnaire ou anticapitaliste - de l’importance politique que revêtait la guerre en Irak et de la nouvelle période dont elle était annonciatrice. Par conséquent, l’intérêt pour la question de la « guerre sans limites » - c’est-à-dire la nouvelle doctrine de politique étrangère des Etats-Unis – et plus généralement la nouvelle configuration des rapports entre grandes puissances, est faible dans les préoccupations politiques et intellectuelles des marxistes et anticapitalistes en France. C’est sans doute un défaut sérieux, puisque les développements des deux dernières années (réintégration française du commandement intégré de l’OTAN, envoi de troupes françaises supplémentaires en Afghanistan et le renvoi prématuré de certaines d’entre elles dans des cercueils suite aux efforts de la résistance afghane, ouverture de la première base militaire française au Moyen Orient depuis la Seconde Guerre Mondiale, grande manifestation contre le soixantième anniversaire de l’OTAN à Strasbourg) montrent que nous ne pouvons pas continuer à nous désintéresser de cette question encore longtemps.


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