Et pendant ce temps, ils et elles luttent...

Publié le par NPA 06 Ouest

Marseille : interview d’une salariée gréviste de Weldom...



Aline TRANVOUEZ est déléguée CFDT du magasin WELDOM
situé près de Mazargues, dans le 9ème arrondissement de Marseille.
Elle a participé à une grève de 11 jours pour une augmentation des salaires.


Quelles ont été les raisons de la grève ?


L’ambiance était tendue depuis quelques mois au magasin car avec le changement d’enseigne (anciennement MR BRICOLAGE), la surcharge de travail avait augmenté. De plus, l’augmentation de salaire octroyée en début d’année était misérable (0,5%) et beaucoup de salariés furent déçues. Ils s’attendaient aussi à des augmentations individuelles. Le ras-le-bol général a continué à grandir.


Comment avez vous organisé votre grève ?


Beaucoup de salariés sont venus me trouver pour en parler. Par le passé, j’en avais déjà organisé 4 ou 5, et il n’y avait pas foule de salariés qui suivait. Donc, là, quand ils sont venus me voir, je leur ai dit que c’était ok à condition d’être nombreux sinon ça ne servait à rien. On a tout organisé un mois avant. La direction qui se doutait de quelque chose a cherché à savoir quand c’était. Donc, le samedi 27 février, personne n’est rentré dans le magasin. Nous étions 20 grévistes soit 80% de l’effectif planifié ce jour. On a commencé par distribuer un tract et demander aux clients de nous boycotter par soutien. Les huissiers ont alors débarqué. Avec la CFDT, nous avons eu un très grand soutien de l’UD, ainsi que de l’URI CFDT, de la CFDT Commerce et SERVICES 13 et de l’interpro, ce qui a motivé les troupes et décidé à continuer durant 11 jours. Je pense que sans cela, on aurait même pas tenu une journée. Par contre les rapports avec la direction : quand y avait l’huissier c’était tendu, le PDG nous parlait pas, par contre quand il était seul il voulait savoir et comprendre pourquoi on faisait grève. Mais une fois qu’on a décidé de bloquer l’accès au parking, il n’y a plus eu de dialogue sauf le référé du 10 mars, et là, déception, le juge, probablement de droite et anti grévistes, nous condamne à 1000€ (article 700),et il nous faut libérer les accès au magasin sous astreinte de 100€ par heure. On a été déçu par la justice parce que justement y’en a pas. On espérait avoir un médiateur pour reprendre les négociations. Puis mon PDG a voulu nous recevoir pour soi-disant nous faire des propositions. En fait, il nous a raconté que ses finances n’était pas au mieux, qu’en fait, il nous avait augmenté de plus de 0.5% comme annoncé car, lui, il incluait une prime exceptionnelle de 150€ que l’on devait considérer comme un acompte supplémentaire à ces 0,5%.


Quel bilan tires-tu de la grève ?


Je suis fière de tous ces jeunes (à 32 ans j’étais la plus vieille) qui ont eu le courage de dire qu’ils en avaient ras-le-bol de se faire exploiter, qui ont tenu 11 jours malgré le froid, les rumeurs pitoyables qui courraient sur nous et la justice qui est une justice de patrons et de riches.


A l’issue de 11 jours de grève, le patron de WELDOM, n’a rien voulu lâcher sur les salaires. Mais, il s’est engagé à augmenter le budget des oeuvres sociales du comité d’entreprise afin de prendre en charge une partie de la mutuelle et mettre en place des tickets-restaurants. Les grévistes ont décidé, alors, de reprendre le travail.


Propos recueillis par David L.

Publié dans Social - société...

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