Contre la répression des militantEs à l’ENS !

Publié le par NPA 06 Ouest

Cette année, l’École normale supérieure de Paris a été secouée par un conflit social long et combatif, impliquant élèves, étudiantEs et travailleurEs du ménage et de la restauration, contre la précarité et les conditions de travail. Ce mouvement s’est terminé par une victoire : même si nous n’avons pas obtenu les titularisations et les créations de postes espérées, la direction a dû lâcher 22 CDI et une augmentation de salaire, déplacer le chef de service violent, raciste et homophobe et céder sur le paiement de plus de 80 % des jours de grève. Mais au début du mois de juillet, neuf élèves ayant participé au mouvement ont été convoquéEs en conseil de discipline pour des faits commis ou censément commis au cours du mouvement. TouTEs les convoquéEs se voient reprocher d’avoir occupé illégalement les locaux de la direction ; deux d’entre eux, plus lourdement chargés, sont également accusés d’avoir brisé un mur en contreplaqué avec un pied de biche, d’avoir « envahi » le bureau de la DRH et même d’avoir participé à l’« organisation illégale d’un banquet » de soutien au mouvement et à une opération « Pot gratuit », consistant à servir gratuitement à manger à la cantine. Un vol imaginaire de documents est également imputé aux élèves mobiliséEs.

 

La direction cherche à faire passer l’ensemble des militantEs pour des délinquantEs. Elle est pourtant particulièrement mal placée pour cela, elle qui a maintenu des travailleurEs dans la précarité pendant des années et couvert les violences commises par le chef de cuisine. De plus, ces conseils de discipline pour faits de grève sont inédits à l’ENS : les derniers conseils convoqués l’ont été, il y a une dizaine d’années, pour un cas de proxénétisme dans une chambre de l’internat et pour l’envoi d’un mail anti­sémite et homophobe. Mais la directrice Monique Canto-Sperber ne sait manier que le bâton : c’est une nouvelle étape dans la répression du mouvement, après l’appel à des vigiles, les convocations au tribunal administratif de cinq camarades et la brutale évacuation policière des locaux occupés pendant quatre semaines. En réalité, il s’agit d’une vengeance à la fois personnelle et politique : la direction veut faire payer aux militantEs la défaite qu’ils lui ont infligée et les mauvais moments passés, mais aussi mater toute velléité de résistance collective à l’avenir en sanctionnant principalement des syndicalistes (sept élèves sur neuf) dont deux camarades du NPA.

 

Face à cette répression scandaleuse, nous nous mobilisons et resterons mobiliséEs contre les sanctions disciplinaires, mais aussi contre les différentes plaintes déposées au pénal. Les travailleurEs mobiliséEs pour leur CDI avec le soutien des élèves sont solidaires, à présent, de ces mêmes élèves face à la répression, et se sont remisES en grève, lundi 11 et mardi 12 juillet.

 

Mardi, jour des conseils de discipline, une centaine de personnes (dont des représentantEs nationaux de la CGT, de Solidaires, du PCF, du PG et du NPA) se sont rassemblées pour protester contre leur tenue. La mobilisation a certainement contribué à ce que la plupart s’en sortent avec un avertissement (ils risquaient une exclusion temporaire ou définitive de l’ENS), mais un camarade a reçu un blâme, qui restera trois ans dans son dossier administratif, compromettant ses chances d’obtenir une allocation de thèse à sa sortie de l’école. Pour faire annuler ces sanctions, les élèves réfléchissent à faire appel aux armes du droit (recours au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche, au Conseil d’Etat… car les convocations des conseils sont entachées d’irrégularités évidentes) et, comme lors de la grève du printemps, aux armes de la lutte collective, démocratique et auto-organisée.

 

Comité NPA de l’ENS.

Publié dans NPA hors PACA...

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